Le complexe universitaire de la Via Ostiense est situé dans une zone urbaine caractérisée par des facteurs environnementaux et sociaux uniques. Il s'agit d'une réalité en constante évolution et mise à jour.
Le projet du nouveau bâtiment du rectorat de l'Université Roma Tre a été réalisé par le bureau d'architectes Mario Cucinella. © Università degli Studi Rome Tre
Presque trois ans se sont écoulés depuis l'inauguration du nouveau bâtiment du rectorat de l'université Roma Tre. En passant devant sur la Via Ostiense, il apparaît à l'œil et à la lumière comme une intervention insolite et colorée, dans un quartier caractérisé par la présence dense d'une ancienne architecture industrielle et par un ferment infatigable et continu de transformation, d'adaptation et de refonctionnalisation.
Le nouveau complexe de bâtiments conçu par Mario Cucinella Architects, inauguré le 4 octobre 2021, réunit trois tours elliptiques, une place et un jardin surélevé dans un "entrelacs" de façades semi-transparentes qui, grâce au déploiement d'une série d'éléments verticaux linéaires, articulent à plusieurs moments des espaces perméables et imperméables. Ceux-ci sont reliés à un niveau supérieur par une grille intermédiaire parfaitement plane, dont la complexité ne peut être lue que depuis la perspective privilégiée d'un drone ou d'une mouette survolant les eaux du Tibre tout proche.
Une vue aérienne permet de bien distinguer la composition du complexe de bâtiments : trois tours elliptiques et entre elles, une bande verte. © Moreno Maggi
Les lignes courbes et la grande quantité de verre donnent à l'architecture une impression de légèreté et de transparence, tout en créant un dialogue harmonieux avec l'environnement. C'est un dialogue qui n'est pas seulement visuel et superficiel, mais aussi plus profond et plus significatif. Il est en accord avec les exigences et les performances qui répondent aux critères les plus modernes de durabilité et d'utilisation consciente des ressources naturelles.
La structure de la façade des trois tours joue en effet un double rôle. D'une part, elle façonne les volumes architecturaux et, d'autre part, elle traduit dans la réalité une stratégie passive visant à obtenir un confort intérieur qui relève de la conception architecturale bioclimatique.
Dans cette discipline, la ventilation naturelle est un outil important pour réduire la consommation d'énergie du bâtiment, optimiser l'utilisation de ses propres ressources et réduire le besoin de systèmes mécaniques de chauffage et de refroidissement. Dans ce contexte, il est essentiel de concevoir l'orientation du bâtiment et la disposition des ouvertures vitrées de manière à maximiser l'éclairage naturel tout en favorisant la circulation de l'air.
La forme même des bâtiments qui composent le complexe du rectorat a été conçue par MCA de manière à optimiser l'absorption et la dissipation de la chaleur solaire. Et ce, grâce à des dispositifs d'ombrage sur le toit et à une végétation verticale sur la façade.
Les façades favorisent non seulement la ventilation naturelle, mais établissent également un dialogue avec le paysage urbain environnant, favorisant ainsi l'intégration harmonieuse de l'architecture dans son contexte. © Moreno Maggi
La stratégie de ventilation naturelle a encore été améliorée pendant la phase de conception et de construction, grâce à l'utilisation de matériaux à haute efficacité énergétique, à la mise à disposition de systèmes de protection solaire dynamiques et à l'intégration des systèmes du bâtiment avec des systèmes automatiques de contrôle de la lumière et de la température. Ces systèmes permettent de faire varier l'ouverture des fenêtres et le mouvement des protections solaires en fonction des conditions climatiques extérieures et en fonction de l'objectif de confort défini pour chaque fonction du bâtiment.
Les façades des trois tours qui composent le complexe du rectorat ne dialoguent pas seulement avec leur environnement de manière cachée et silencieuse comme évoqué jusqu'ici et qui se réfère en fait à des aspects purement techniques. Il existe en fait un lien plus profond qui associe les formes et les textures des éléments architecturaux aux caractéristiques du paysage urbain, transformant l'ensemble en quelque chose de nouveau, voire d'inattendu.
Cet article est une adaptation traduite du texte de l'auteur original, Nora Santonastaso